EARL CARPIO - NATHALIE DE POIX
  • EARL CARPIO – La Spiruline de Haute-Saintonge
    Nathalie et Jean-Michel de Poix

  • Le Bois des Servants
    17150 CONSAC

  • Spiruline fraîche, spiruline en paillettes déshydratées

EARL Carpio est une ferme aquacole (1800m2 de bassins) qui produit de la spiruline.
La spiruline est une algue d’eau douce riche en anti-oxydants, fer et protéines. Ce filament en forme de spirale qui mesure environ un dixième de millimètre contient plus de 60 substances nutritives essentielles et assimilables par l’organisme.
Sur cette exploitation travaillent trois exploitants (Nathalie, Jean-Michel et Pierre-Jean Tyrel de Poix) et un salarié.

La production de spiruline

La spiruline est cultivée dans des bassins d’eau douce saumâtre et alcaline. La qualité de l’eau est essentielle pour cette culture. Elle provient d’un forage en eau profonde.
L’alcalinité est apportée par du bicarbonate de sodium qui a l’avantage de relever le pH initial du milieu de culture.
La salinité est apportée pour moitié par du sel de l’île de Ré, et pour l’autre moitié par les différents minéraux apportés. L’emploi d’un sel peu raffiné est recommandé pour sa teneur en oligo-éléments bénéfiques.

En Charente-Maritime, le climat permet le développement de la spiruline sous serre pendant 7 mois. Cet abri constitue une protection contre le froid, les pluies et l’évaporation, qui entraînent des fluctuations de concentration des milieux de cultures, mais aussi contre les insectes, les poussières et les éventuelles pollutions transportées par le vent.
Quand l’eau est en dessous de 20°C, la souche se maintient sans se multiplier. Au-dessus de cette température, la spiruline effectue le processus de photosynthèse*. Elle a besoin de périodes d’ombre et de lumière.
* La photosynthèse a pour but de créer de l’énergie (sous forme de glucides/protides) à partir de l’énergie lumineuse provenant du soleil.

L’agitation du milieu de culture est nécessaire afin d’assurer une bonne répartition de l’éclairage parmi toutes les spirulines, mais aussi pour favoriser les échanges gazeux (élimination de l’oxygène et absorption du gaz carbonique).

La première étape est l’ensemencement qui commence en avril, après la trêve hivernale, cela consiste à préparer un bassin de culture. La densité de spiruline est mesurée à l’aide d’un « disque de Secchi ».
Pour ensemencer, il suffit de transvaser dans un milieu de culture neuf un certain volume de culture provenant d’un autre bassin en production.

Pour réussir une culture, ils démarrent aussi concentré que possible en spiruline. Si la culture commençante est trop diluée (« Secchi » supérieur à 5 cm), il faut ombrer, sinon on risque la mort des spirulines par photoxydation au soleil.

La vitesse de croissance dépend de plusieurs facteurs dont le pH. On récolte 800g de spiruline sèche par m2 par an.

La base de la nourriture à apporter correspond à la quantité de spiruline produite par photosynthèse et compense les prélèvements de spiruline récoltée.
L’azote, le CO2 et les minéraux (magnésium, phosphore et potassium) sont ajoutés quotidiennement en fonction de la récolte prélevée dans la journée ou prévisible les jours à venir.
Tous les ingrédients sont dissous avant d’être introduits dans la culture.

Pour simplifier, les exploitants pourraient se contenter de nourrir la spiruline seulement une fois par mois mais cela entraîne des fluctuations assez fortes dans la composition de la spiruline, notamment en fer. C’est pourquoi ils la nourrissent plutôt quotidiennement avec de petits apports qu’ils gèrent conformément à son cycle.

 Au milieu d’une journée très chaude, sans ombrage, l’agitation doit être continue. La nuit l’agitation peut être arrêtée. La productivité d’une culture dépend fortement de l’agitation.

L’ombrage est par ailleurs nécessaire quand la température de la culture est trop basse (< 10°C) par grand soleil, sinon la culture peut facilement mourir par photolyse. Il faut ombrer aussi pour économiser l’eau en saison sèche. Une culture sous ombrage est plus facile à récolter et la qualité de la spiruline est améliorée.

Ils récoltent le matin car la teneur en protéines de la spiruline est généralement plus élevée.
La veille au soir, les pompes d’agitation sont arrêtées pour laisser remonter la spiruline pendant la nuit. Ils rassemblent, cette couche flottante à l’aide d’une corde afin de la diriger vers une pompe qui permet de l’envoyer vers une table de filtration aménagée dans un laboratoire.

La spiruline est égouttée une première fois en traversant des filtres rotatifs. Elle est étendue sur une table composée d’un tamis qui permet de l’égoutter.

Le milieu de culture extrait est renvoyé vers son bassin. Lorsque la spiruline est correctement égouttée, elle se présente sous la forme d’une pâte épaisse directement consommable.

L’extrudage transforme cette pâte de spiruline en fins filaments (1,4 mm de diamètre) afin d’en optimiser le séchage. Cette opération est réalisée à l’aide d’un « poussoir » de charcuterie adapté. Les « spaghettis » obtenus sont répartis sur des cadres en inox et sont ensuite superposés sur des chariots pour être emportés dans le séchoir.

Le séchage est réalisé dans une pièce fortement ventilée, équipée de deux déshumidificateurs, et un thermostat qui maintient la température en dessous de 28°C. Actuellement le temps de séchage est de 5 heures pour 10 Kg de spiruline sèche. La température, l’humidité de l’air et la ventilation conditionnent l’efficacité du séchage. L’opération doit être suffisamment rapide pour que le produit sèche sans fermenter.

La spiruline bien séchée est craquante, se détache toute seule du support de séchage et se laisse facilement briser. Ils utilisent un cutter pour réduire les spaghettis en paillettes.

La spiruline sèche peut se conserver plusieurs années sans perdre ses qualités à condition d’être stockée à l’abri de l’humidité, de la lumière, de l’air et des fortes chaleurs. Un emballage plastique métallisé, conçu pour une excellente protection contre l’humidité et la lumière, est actuellement proposé.